Sylvia Aguilar-Zéleny- Le livre d'Aïcha
Envie de lire, envies de livres, du temps pour lire...
A. Schwartzbrod a une vie tumultueuse et bien remplie. Il est toujours étonnant de suivre les parcours d'une personne avec le recul: les hasards de l'existence, les rencontres, les choix qui ont fait ce que l'on est. L'auteure est une passionnée, une gourmande de la vie et elle a osé emprunter des voies parfois étonnantes. Tout débute lors d'un petit boulot étudiant comme hôtesse de présentation dans un salon de l'aéronautique et de l'armement près de Londres. Elle est immédiatement grisée par le milieu rencontré: "j'avais 19 ans et je voulais vivre ainsi toute ma vie, m'acheter des robes somptueuses, porter des talons hauts et avoir des hommes à mes pieds". Mais elle s'intéresse peu à peu plus sérieusement à l'industrie de l'armement. Ses connaissances l'amène à traduire des articles concernant le matériel militaire puis à rédiger ses propres articles à l'Usine Nouvelle puis au Nouvel Economiste. Elle est finalement embauchée par Les Echos : " j'y suis allée au culot". C'est le début d'une vie de journaliste qui l'amènera à travailler par la suite à Libération. Un autre point de bascule est sa candidature au poste de correspondant à Jérusalem alors qu'elle a une quarantaire d'années. Elle développera une grande passion pour sa vie en Israël: "Dans ma vie, il y aurait un avant et un après Jérusalem". Et puis il y a tout le reste: ses parents, son mari, ses enfants, sa passion pour les hommes, ses chagrins, ses regrets... mais aussi la publication de plusieurs romans policiers inspirés par ses "moments vécus à Jérusalem".
Un livre qui m'a intéressée, qui se lit vite et qui m'a donné envie de continuer un petit bout de chemin avec cette auteure en me plongeant dans ses polars.
"Eclats" d'Alexandra Schwartzbrod- Editions Mercure de France
Un soir de 1934, c'est la gifle de trop. Les colons se révoltent, mettent le feu au centre et 55 d'entre eux passent le mur. Ils seront tous repris très vite, avec l'aide des bellilois (contre une prime de 20 francs) sauf un. Cet évadé, c'est "l'Enragé", "la Teigne" ou Jules Bonneau dont la vie nous est contée par Sorj Chalandon qui y trouve une forte résonance avec sa propre histoire d'enfant maltraité par son père.
Difficile de respirer tranquillement à la lecture de la première partie du livre qui décrit les conditions de vie de cette colonie pénitentiaire. La violence règne mais aussi la bêtise humaine, la peur, la saleté, les conditions de vie difficiles sur l'île. Jules Bonneau rêve de meurtres, les poings serrés, aucune perspective de vie meilleure. Il rencontrera pourtant des gens biens, des "justes", pêcheurs, infirmière, communistes, poète qui l'aideront. La 2ème partie du roman se fait alors plus lumineuse et nous accompagnons l'Enragé vers la liberté et une vie qu'il aura choisie.
Mon fils m'a offert ce livre à Noël, merci à lui, il a bien choisi.
"L'enragé" de Sorj Chalandon- Editions Grasset