vendredi 23 juillet 2010

En vacances

"Le sphinx", huile sur toile, 65 x 100 cm, 2009 de Maryvonne Jeanne-Garrault

Ce blog est depuis plusieurs semaines dans un état semi-comateux qui devient presque critique. Mais tout va bien! Demain, ce blog aura les cheveux au vent de Bretagne, les pieds dans le sable et les yeux dans du bleu.

Je vous retrouve avec un grand plaisir sur cet espace à mon retour de VACANCES!!

samedi 3 juillet 2010

Si la cour du mouton est sale, ce n'est pas au porc de le dire- Florent Couao-Zotti

Une valise bourrée de cocaïne, une autre pleine de petites coupures, de jolies filles,
"des chéries-foutoir. Trois étoiles. Des gueules d'avaleuses de torche. Nées semble-t-il, pour s'offrir à la criée publique et satisfaire les gratouilles et les démangeaisons mâles" p8
un détective privé plutôt loser, des flics corrompus, un libanais trafiquant de toutes sortes. Et enfin, la ville de Cotonou, grouillante, bruyante:
"Cotonou, ville trait dans la chaîne des capitales ouest-africaines, coincée entre son désir de prendre son envol vers son avenir et so souci de s'adonner à son passé colonial et à ses dieux voduns. Cotonou, ou Cototrou, ville surtout oublieuse du monde". p99
Voici déjà tous les ingrédients d'un bon polar. Et pourtant l'intrigue et les personnages sont ici secondaires. Ce qui prime, c'est l'écriture, la langue, la gouaille de l'auteur béninois qui nous surprend, nous fait rire et nous mène par le bout du nez durant ces 198 pages. Nous découvrons avec délices les termes très imagés du Bénin "issus du parler populaire", les proverbes, tous plus savoureux les uns que les autres. J'ai peu de référence en la matière mais je pense en le lisant à Chester Himes mais aussi aux premiers films de Quentin Tarentino. On ne s'attache à aucun personnage, aucun d'entre eux ne trouve grâce à nos yeux. Ils sont tous aussi corrompus, aussi fourbes les uns que les autres. Totalement dépourvus d'humanité (d'ailleurs l'auteur les compare souvent à des animaux) ils nous paraissent irréels et leurs actes, au lieu de nous horrifiés nous font alors parfois presque sourire.
J'ai donc beaucoup apprécié ce polar. Son titre m'avait déjà attiré dans la liste que proposait "Encres noires" et le billet très enthousiaste de "Liss" avait fini par me convaincre de m'y lancer.
Alors peut-être à votre tour!

"Si la cour du mouton est sale, ce n'est pas au porc de le dire" de Florent Couao-Zotti.
Editions Le Serpent à Plumes, 2010. 198 pages.