tag:blogger.com,1999:blog-68596804086137225072024-02-07T09:56:10.407+01:00Chez AnnDeKerbuEnvie de lire, envies de livres, du temps pour lire...AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.comBlogger41125tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-55696565510470447832024-01-17T16:14:00.002+01:002024-01-17T16:19:46.555+01:00L'enragé- Sorj Chalandon<p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvhPEAn1UKImxFWb9_MUpG8ElixgKSreG4KpKMP8X_UxcnwnVY4aQ1Ot3Do69w53dqvFKBCEFb3ZQUbm7hkKqnA-6vLsdkedgJi5O5ia2lw8xz374dNBuXb1ISshmsqeva0lY96zfxnFAbTo5C9o6ZA34o0QU5e0EwOo4-zDpxeVSO6K4h80g32yLvVj0/s272/l'enrag%C3%A9.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="272" data-original-width="186" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvhPEAn1UKImxFWb9_MUpG8ElixgKSreG4KpKMP8X_UxcnwnVY4aQ1Ot3Do69w53dqvFKBCEFb3ZQUbm7hkKqnA-6vLsdkedgJi5O5ia2lw8xz374dNBuXb1ISshmsqeva0lY96zfxnFAbTo5C9o6ZA34o0QU5e0EwOo4-zDpxeVSO6K4h80g32yLvVj0/s1600/l'enrag%C3%A9.jpg" width="186" /></a></div><br /><div style="text-align: justify;">Nous sommes dans l'entre-deux-guerres à Belle-Ile-en-Mer. De jeunes enfants âgés de 12 à 21 ans (âge de la majorité à l'époque) sont enfermés dans une colonie pénitentiaire agricole et maritime, le site de Haute Boulogne. Une maison de redressement, un bagne qui ne disent pas leur nom. Ce ne sont pas des délinquants, mais seulement des orphelins, des vagabonds, petits voleurs d'œufs et de pain, que la société désire soustraire aux regards des "bonnes gens". Punitions, violence, viols sont les moyens utilisés pour en faire des adultes soumis qui iront garnir par la suite les bataillons de l'armée.</div><p></p><p style="text-align: justify;">Un soir de 1934, c'est la gifle de trop. Les colons se révoltent, mettent le feu au centre et 55 d'entre eux passent le mur. Ils seront tous repris très vite, avec l'aide des bellilois (contre une prime de 20 francs) sauf un. Cet évadé, c'est "l'Enragé", "la Teigne" ou Jules Bonneau dont la vie nous est contée par Sorj Chalandon qui y trouve une forte résonance avec sa propre histoire d'enfant maltraité par son père.</p><p style="text-align: justify;">Difficile de respirer tranquillement à la lecture de la première partie du livre qui décrit les conditions de vie de cette colonie pénitentiaire. La violence règne mais aussi la bêtise humaine, la peur, la saleté, les conditions de vie difficiles sur l'île. Jules Bonneau rêve de meurtres, les poings serrés, aucune perspective de vie meilleure. Il rencontrera pourtant des gens biens, des "justes", pêcheurs, infirmière, communistes, poète qui l'aideront. La 2ème partie du roman se fait alors plus lumineuse et nous accompagnons l'Enragé vers la liberté et une vie qu'il aura choisie.</p><p style="text-align: justify;">Mon fils m'a offert ce livre à Noël, merci à lui, il a bien choisi.</p><p style="text-align: justify;">"L'enragé" de Sorj Chalandon- Editions Grasset</p>AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-72097548667404275622020-06-01T14:25:00.000+02:002020-06-01T19:19:29.849+02:00<h3>
<span style="color: #93c47d;">A Milena- Kafka </span></h3>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdSZOAH7INvyww9yYca3hvVPJ3vONukOedm1s8Dvyhocvo7Vaw4xnVFij1PYw7mq5E7rBrVP3pY-VExng8XGHL0Ts3v5u5j4QQslfIelWH8dfKaH4h7aWRw3n0SZpEIGK9JndmuvKpaNc/s1600/IMG_20200531_183601.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="320" data-original-width="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdSZOAH7INvyww9yYca3hvVPJ3vONukOedm1s8Dvyhocvo7Vaw4xnVFij1PYw7mq5E7rBrVP3pY-VExng8XGHL0Ts3v5u5j4QQslfIelWH8dfKaH4h7aWRw3n0SZpEIGK9JndmuvKpaNc/s1600/IMG_20200531_183601.jpg" /></a></div>
<span style="text-align: justify;">Nous sommes en 1919. Milena Jesenkà, jeune femme d'origine tchèque, vit à Vienne avec son mari Ernst Pollak et se rend très souvent au café d'Arco, bien connu des intellectuels de l'époque. C'est là, qu'elle croise très brièvement Franz Kafka. Il lui écrira d'ailleurs un peu plus tard: </span><i style="text-align: justify;">"Je me rends compte que je ne parviens pas à me souvenir d'aucun détail précis de votre visage. La façon dont vous êtes sortie du café en passant entre les tables, votre silhouette, votre vêtement, cela je le vois encore". </i><br />
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Milena cherche à travailler, elle donne des cours de tchèque mais effectue également quelques traductions. Elle a lu un des premiers textes de Kafka "le chauffeur" et le contacte pour lui demander s'il accepterait qu'elle le traduise. Commence alors une correspondance impressionnante, passionnée, exaltée dont la plupart des lettres provenant de Kafka ont été regroupées chronologiquement dans ce recueil. Malheureusement les lettres de Milena n'ont jamais été retrouvées.</div>
<div style="text-align: justify;">
Kafka, malade de la tuberculose commence la correspondance à Merano dans le Tyrol où il se fait soigner. Les premières lettres datent de mars 1920. "Votre Kafka", "Très cordialement Kafka" deviennent très vite "Votre F.", puis "F" ou "Ton F" et finalement "Ton". Les lettres sont écrites dans l'urgence, avec fièvre. Plusieurs lettres par jour parfois. Entrecoupées d'attente de l'Autre: "<i>Qu'en pensez-vous? Puis-je encore recevoir une lettre d'ici dimanche? Ce serait bien possible. mais cette soif de lettres est insensée. Est-ce qu'une seule ne suffit pas? Bien sûr, cela suffit, et pourtant on se penche loin en arrière et on boit les lettres et tout ce que l'on sait c'est qu'on veut continuer à boire</i>"</div>
<div style="text-align: justify;">
Très affaibli, insomniaque, angoissé, Kafka apparaît ici dans toute sa complexité, ses doutes, ses interrogations, sa peur et son mal-être. "<i>Ses allées et venues de lettres doivent cesser, Milena, elles nous rendent fous, on ne sait pas ce qu'on écrit, ni à quoi on répond, et de toute façon, on tremble</i>. <i>Je comprends très bien ton tchèque, j'entends aussi le rire, mais je m'enfouis dans tes lettres entre le mot et le rire, et alors je n'entends que le mot et de plus mon être c'est: la peur."</i><br />
Kafka et Milena se rencontreront finalement durant 4 jours à Vienne et quelques heures dans une gare entre l'Autriche et la Tchécoslovaquie. La dernière lettre de Kafka publiée ici date du 25 décembre 1923 et est signée "Votre K.".<br />
Un livre qui m'a donné envie d'en savoir plus sur la vie de Kafka, j'envisage par exemple de me procurer ses "Journaux" mais également un recueil d'articles de Milena intitulé "Vivre, Lieu commun".<br />
A Milena- Kafka.<br />
Traduction de l'allemand et introduction par Robert Kahn. Editions "Nous"</div>
AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-39274645582911231702020-05-27T21:28:00.001+02:002020-05-27T21:30:57.553+02:00<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<span style="font-size: large;"> <span style="color: #b6d7a8;">K.B. Kreiz-Breizh. Voyage au coeur de la Bretagne</span></span><br />
<span style="color: #b6d7a8; font-size: large;">Hervé Bellec. Illustrations d'Alain Goutal. </span><br />
<span style="color: #b6d7a8; font-size: large;">Editions Dialogues- 2017</span><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYeM97rVRiJM4C2eIxlkOVrlp8d02xQMELhrdESGZHpc7LSvWF8sQJ1cuG9nh3SJzLFgTw0suGVH9n6O1cE9k6Dwfn9RtQL4cwvefsoZUja7MPTHwZo7nZQqbly01KYL2nKH0ueBkB_eM/s1600/IMG_20200527_201800.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYeM97rVRiJM4C2eIxlkOVrlp8d02xQMELhrdESGZHpc7LSvWF8sQJ1cuG9nh3SJzLFgTw0suGVH9n6O1cE9k6Dwfn9RtQL4cwvefsoZUja7MPTHwZo7nZQqbly01KYL2nKH0ueBkB_eM/s320/IMG_20200527_201800.jpg" width="240" /></a></div>
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Pendant cette période particulière de confinement-déconfinement, impossible d'aller rejoindre ma Bretagne natale. Et oui, ça commence à faire long. ça fait! même long.</div>
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Alors, en "faisant la poussière" de ma bibliothèque, je me suis attardée sur ce petit livre acheté durant mes dernières vacances: "K.B. Kreiz-Breizh. Voyage au coeur de la Bretagne". Rien qu'en prononçant le titre, en faisant bien sonner le "K", les "R" et "Z", j'y suis déjà. </div>
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Ce livre fait partie d'une collection vraiment intéressante des éditions Dialogues. On y trouve aussi par exemple "Eclats de 14" de Jean Rouaud avec les dessins de Mathurin Méheut ou encore, mon préféré: "Enez Sun" de Louis Brigand et Didier-Marie Bihan. Un texte écrit par une personne "du coin" accompagné de plusieurs planches de dessins, aquarelles. Un joli format avec une couverture cartonnée, un bel objet à manipuler.</div>
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Hervé Bellec est un breton de Brest mais il vient du centre de la Bretagne, la lande, la bruine, le granit des Monts d'Arrée. </div>
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Comme beaucoup, comme moi, il a voulu aller voir ailleurs: "<i>J'essayais de me projeter, de m'envisager un futur et mes rêves m'orientaient immanquablement vers la mer, vers toutes les mers et toutes les villes et toutes les possibilités qui s'offriraient aux chances que je saurais saisir. J'échafaudais des plans d'évasion. Je sciais des barreaux</i>." </div>
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Mais pour l'écriture de ce livre, il retrouve son pays natal et l'arpente de long en large: "<i>le Kreiz-Breizh n'existe pas en tant qu'entité politique ou même culturelle et pourtant demeure bel et bien un réel sentiment d'appartenance qui nous dit simplement que dès qu'on y est, on comprend qu'on y est</i>. " J'adore. Je sais exactement de quoi il s'agit.</div>
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Les bretons s'y retrouveront et liront avec plaisir les histoires de jeunesse de l'auteur, les samedis soirs à la boite de nuit de Carhaix mais aussi les fest-noz de la salle des fêtes de Poullaouen, les kermesses, les pardons. Mais aussi ces certains jours où le K.B. est " <i>d'une tristesse insoutenable, d'un effroyable sentiment d'abandon, d'une solitude chronique et contagieuse, et que les nostalgiques qui y voient une quelconque mélancolie poétique, un charmant tableau champêtre et bucolique de la Bretagne d'antan se taisent à jamais. Ils ne vivraient ici pour rien au monde</i>".</div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiB4rJqxvin9Pqb0WzA5Lms0R4E21LdHFWx8Jbeoht7Ick9YD7eaBXOMPfQJvg7Qj3A5L4t6mqGy5nGK-Fp8EupddWvHwsqScRcjD-KbysfTfTPadm0ifdbWhUHUP2db9bMHYvuqJtZH_k/s1600/IMG_20200524_123831bis.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1372" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiB4rJqxvin9Pqb0WzA5Lms0R4E21LdHFWx8Jbeoht7Ick9YD7eaBXOMPfQJvg7Qj3A5L4t6mqGy5nGK-Fp8EupddWvHwsqScRcjD-KbysfTfTPadm0ifdbWhUHUP2db9bMHYvuqJtZH_k/s320/IMG_20200524_123831bis.jpg" width="274" /></a></div>
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Les autres apprendront peut-être à aimer cette région de la toute pointe grâce à ce point de vue de "l'intérieur". </div>
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Un livre qui tombe bien aujourd'hui, qui m'a fait du bien.</div>
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AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-43001128195356976902020-05-03T13:55:00.000+02:002020-05-03T16:25:56.020+02:00Les portes de Damas- Lieve Joris<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi1fOTeWPISUxmqO2maDr306Dz-8qZAe82rmabrCx84K1A_i-aZB_XwL_-RFobI5JgY3maiNTURZvemXuxp1ctCsbpyL8k33Sth_751lD8UqTzd1P2-mkkM9aG1mBL8H0FxDezNlLNwPCI/s1600/IMG_20200427_163235.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi1fOTeWPISUxmqO2maDr306Dz-8qZAe82rmabrCx84K1A_i-aZB_XwL_-RFobI5JgY3maiNTURZvemXuxp1ctCsbpyL8k33Sth_751lD8UqTzd1P2-mkkM9aG1mBL8H0FxDezNlLNwPCI/s320/IMG_20200427_163235.jpg" width="240" /></a></div>
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J'ai fait la connaissance de Lieve Joris grâce à une émission de radio <a href="https://www.franceinter.fr/emissions/l-heure-bleue/l-heure-bleue-07-juin-2019">"L'heure bleue"</a>, animée par Laure Adler en juin 2019. Elle venait y présenter son nouveau livre "Fonny". Ma librairie préférée ne disposant pas de cet ouvrage, j'ai fait l'acquisition de "Les portes de Damas", paru en 1995 chez Actes Sud qui m'a donc sagement attendu dans ma bibliothèque pendant presque un an. Je n'ai pas regretté de l'y avoir sorti!<br />
<br />
Lieve Joris, qui vit habituellement à Amsterdam, séjourne pendant plusieurs mois chez son amie Hala, une jeune femme élevant seule sa petite fille Asma dans un quartier populaire de Damas. Nous sommes juste après la première guerre du Golfe, sous le régime dictatorial de Hafez el-Assad (le père de Bachar el-Assad). Le mari de Hala est un prisonnier politique, enfermé depuis plus de 10 ans pour ses idées de gauche qu'il continue d'affirmer.<br />
Grâce à l'auteure, il nous est permis d'accéder à la vie des damasciens, de l'intérieur, dans son quotidien difficile: les coupures d'électricité, le manque de mazout en hiver, le poids de la famille et de la tradition, la corruption mais surtout la surveillance permanente des mukhabarat, appartenant au service de sécurité et d'espionnage du régime. Impossible d'exprimer ouvertement ses idées lors de conversations dans la rue, les magasins, les cafés. La maison et la famille deviennent alors un cocon où l'on se réfugie mais qui endort progressivement tout espoir et intentions de changements, de rébellion. On se soumet.<br />
Lieve Joris fait malgré tout quelques escapades à l'extérieur de Damas: une randonnée dans le désert avec un groupe de chrétiens, elle nous fait aussi partager les beautés d'Alep, Palmyre.... Il n'y a pas si longtemps, tout était encore là.<br />
Les échanges avec Hala ne sont parfois pas faciles, Lieve Joris essaie de comprendre la situation politique, d'exprimer ses idées mais se retient aussi très souvent pour ne pas se disputer avec son amie et son entourage. Pas facile de démêler les fils de l'histoire: les Frères musulmans, les alaouites, les sunnites, les idées de gauche, anti-occidentales, anti-sionistes, les habitants d'Alep, de Damas... mais finalement la fierté d'être syrien. Ce récit nous fait entendre de nombreuses voix de la Syrie et nous permet de mieux comprendre les événements qui ont conduit au désastre actuel.<br />
Un livre passionnant!<br />
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AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-66617503968450969792020-04-19T12:00:00.000+02:002020-04-19T15:32:37.520+02:00<span style="background-color: black; color: #b6d7a8;"><b>Quoi de neuf sur la guerre? - </b><b>Robert Bober</b></span><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhUfKOLmdWz45pBldb8PqOdLH49HpkFlGNs0lfXqRzdnS0KwpELin4VQilDyxviQwCvZqYwgZRcK1OV1xCLzdUqTy1PeHFUQu8hY_4ugy4Mbu_hdBbIVjXnazccxa-oCYK_NazaN88rOec/s1600/IMG_20200413_120653+%25281%2529.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhUfKOLmdWz45pBldb8PqOdLH49HpkFlGNs0lfXqRzdnS0KwpELin4VQilDyxviQwCvZqYwgZRcK1OV1xCLzdUqTy1PeHFUQu8hY_4ugy4Mbu_hdBbIVjXnazccxa-oCYK_NazaN88rOec/s320/IMG_20200413_120653+%25281%2529.jpg" width="240" /></a></div>
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Avant de parler de ce livre "Quoi de neuf sur la guerre?", il me paraît nécessaire de présenter rapidement l'auteur. Il a plusieurs vies! passionnantes et riches.</div>
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Robert Bober naît à Berlin en 1931 de parents juifs. Ils se réfugient en 1933 en France, échappent de peu à la rafle du Vélodrome d'Hiver. De sa vie pendant cette période, nous avons peu d'informations mais nous savons qu'après la guerre, il suit une formation de tailleur et en fera sa profession pendant plusieurs années. Puis, les hasards de l'existence font qu'il rencontre François Truffaut et devienne son assistant lors du tournage des "400 cents coups". Démarre alors pour lui une toute autre vie, il devient réalisateur de documentaires (collaborant notamment avec Pierre Dumayet), écrivain. Son amitié avec Georges Perec est également déterminante. Que de rencontres!</div>
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Son expérience de tailleur et son travail ont sûrement été source d'inspiration de ce petit livre "Quoi de neuf sur la guerre?". Nous sommes dans un petit atelier parisien de confection, juste après la guerre. Nous faisons la connaissance de Mr Albert, le patron, de sa femme et de ses 2 enfants. Il y a aussi Léon, le presseur, les mécaniciens Charles et Maurice et les finisseuses Mme Paulette, Mme Andrée et Jacqueline. Tout est douceur et mélancolie dans cet atelier, chacun revient de la guerre avec ses blessures, ses peines, ses déceptions. Mais tout est aussi discrétion et délicatesse. C'est seulement petit à petit que nous apprenons les douleurs mais aussi l'aspiration au bonheur, aux changements de vies des membres de cette petite communauté. Un livre qui se lit très vite, un livre à lire.</div>
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"Quoi de neuf sur la guerre" de Robert Bober. POL éditeur en 1993. Lu dans la collection Folio- 249 pages. Prix du livre Inter en 1994.</div>
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AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-25685918293528569902011-01-15T21:09:00.006+01:002011-01-15T21:15:03.433+01:00Sur l'attente...<div align="justify">"J’ai vu la plaine, pendant l’été, attendre ; attendre un peu de pluie. La poussière des routes était devenue trop légère et chaque souffle la soulevait. Ce n’était plus un désir ; c’était une appréhension. La terre se gerçait de sécheresse comme pour plus d’accueil de l’eau. Les parfums des fleurs de la lande devenaient presque intolérables. Sous le soleil tout se pâmait. Nous allions chaque après-midi nous reposer sous la terrasse, abrités un peu de l’extraordinaire éclat du jour. C’était le temps où les arbres à cônes, chargés de pollen, agitent aisément leurs branches pour répandre au loin leur fécondation. Le ciel s’était chargé d’orage et toute la nature attendait. L’instant était d’une solennité trop oppressante, car tous les oiseaux s’étaient tus. Il monta de la terre un souffle si brûlant que l’on sentit tout défaillir ; le pollen des conifères sortit comme une fumée d’or des branches.- Puis il plut."</div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify"><em>In</em> Les nourritures terrestres, p82</div><div align="justify">André Gide</div><div align="justify">Univers des Lettres/Bordas 1971</div><div align="justify">255 pages</div><div align="justify"></div><div align="justify"></div>AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-51485359878683239792010-08-29T21:04:00.046+02:002010-08-30T23:39:23.757+02:00Trois femmes puissantes - Marie Ndiaye<div align="justify"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiXjQ8m_vyUjex0WZmiaqL1FXMFLuJaMw-UQDUIBxevHUDMSFaqwiBOhZRvSvBKOwUAnO5SBJF-X7zyz4xT5dLPo4iYY871Kd_HDC_-3LC2IZXh6D70HiG31DQ6YOw_BkAbxwGgUxojEuc/s1600/9782070786541%5B1%5D.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5510912474981247730" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 216px; CURSOR: hand; HEIGHT: 320px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiXjQ8m_vyUjex0WZmiaqL1FXMFLuJaMw-UQDUIBxevHUDMSFaqwiBOhZRvSvBKOwUAnO5SBJF-X7zyz4xT5dLPo4iYY871Kd_HDC_-3LC2IZXh6D70HiG31DQ6YOw_BkAbxwGgUxojEuc/s320/9782070786541%5B1%5D.jpg" border="0" /></a> Premier roman, premier texte de Marie Ndiaye que je lis. J'ai abordé sa lecture avec un peu de méfiance. Beaucoup d'éloges après son Prix Goncourt 2009 mais cependant un bruit de fond conséquent concernant la difficulté à rentrer dans ses histoires, la lourdeur du style, l'apport d'éléments fantastiques dans le récit.... </div><div align="justify">J'ai pourtant été immédiatement et totalement emportée par l'auteure dès les premières pages de son roman. Le premier récit, qui concerne Norah, est de loin mon préféré. Je le qualifierais même de petit bijou. Il s'agit d'un texte très riche, extrêmement bien écrit, complexe tout en étant accessible. Alors que je craignais l'apport d'éléments fantastiques dans le texte, c'est justement ce qui m'a vraiment séduite ici. </div><br /><div align="justify"></div><div align="justify">La première femme puissante est Norah. Elle est avocate à Paris. Elle débarque dans la maison de son père, à Dakar. Celui-ci a réussi à la faire venir sans lui donner de réelles explications. Ils ne se sont pourtant pas vus depuis très longtemps. L'homme a bien changé, a perdu de sa Superbe mais affiche tout de même toujours le même mépris envers sa fille. Ce séjour au Sénégal va forcer Norah à se retourner sur son passé, sur les difficultés de sa jeunesse mais il sera aussi l'occasion pour la jeune femme de s'interroger sur sa vie actuelle, sa liaison avec son nouvel ami Jakob, sa relation avec sa fille. Tout va changer. </div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify">La deuxième femme puissante est Fanta. Nous apprenons à la connaître uniquement par l'intermédiaire de son mari Rudy, que nous suivons au cours d'une journée interminable sous une chaleur suffocante. Il va ressasser sans répit, avec obsession, les objets d'une dispute qu'il a eu avec Fanta le matin même. Ce récit m'a paru plus complexe que le précédent. L'auteure a tellement bien réussi à nous communiquer le mal-être de Rudy, sa culpabilité, "ses pensées mesquines et envieuses" que finalement nous plongeons dans une ambiance très malsaine, dans un tel malaise qu'il n'est pas aisé de s'en débarrasser. A ne pas lire dans toutes circonstances de la vie, donc.</div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify">La troisième femme puissante est Khady, Khady Demba. Nous sommes de nouveau au Sénégal. Après la mort de son mari, la jeune femme se retrouve seule et vient se réfugier dans sa belle famille qui cherche très vite à s'en débarrasser. Elle est alors forcée à quitter le pays et essaie de rejoindre la France. Elle aura le destin le plus tragique des 3 femmes.</div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify">Peu de liens entre les 3 récits mais beaucoup de points communs entre les personnages. Ils ressassent constamment des évènements de leur passé, leur incapacité à exprimer leur amour pour leurs proches, ils culpabilisent sans cesse. </div><div align="justify">Ces femmes sont puissantes, il me semble, par leur capacité à rester silencieuse, dénuer de sentiments, à s'extraire du réel, à porter un masque, à plonger dans leurs rêves.</div><br /><div align="justify">"<em>Sans cesser de travailler, elle glissait dans un état de stupeur mentale qui l'empêchait de comprendre ce qui se disait autour d'elle. Elle se sentait alors presque bien. Elle avait l'impression de dormir d'un sommeil blanc, léger, dépourvu de joie comme d'angoisse</em>" p253</div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify">Un livre que j'ai donc vraiment apprécié et une romancière vers laquelle je reviendrai certainement!</div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify">"Trois femmes puissantes" de Marie Ndiaye</div><div align="justify">Editions Gallimard 2009- 317 pages </div>AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-53410882829679349082010-07-23T21:54:00.010+02:002010-07-23T22:15:13.793+02:00En vacances<div align="center"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIj2L9z81xgBbkmsX9r_YPfdsaNoyZjdsbEXJ7k1Gd-tlh7tSo_69qPWVuzr4ym4_EqsE7ZJHzfYkuF4djd_0_WCnr1BnHlfDQSd5V56Yw3xsMq1mYI-PSeQbgwfn_zYwg36ZZrxR88nA/s1600/2009_le_sphinx_ht-65x100_a.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5497192677460036354" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 400px; CURSOR: hand; HEIGHT: 259px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIj2L9z81xgBbkmsX9r_YPfdsaNoyZjdsbEXJ7k1Gd-tlh7tSo_69qPWVuzr4ym4_EqsE7ZJHzfYkuF4djd_0_WCnr1BnHlfDQSd5V56Yw3xsMq1mYI-PSeQbgwfn_zYwg36ZZrxR88nA/s400/2009_le_sphinx_ht-65x100_a.jpg" border="0" /></a><span style="font-size:85%;"> "Le sphinx", huile sur toile, 65 x 100 cm, 2009 de </span><a href="http://www.garrault.com/jeanne-garrault.com/"><span style="font-size:85%;">Maryvonne Jeanne-Garrault</span></a><span style="font-size:85%;"><br /></span></div><br /><div align="justify"></div><div align="justify">Ce blog est depuis plusieurs semaines dans un état semi-comateux qui devient presque critique. Mais tout va bien! Demain, ce blog aura les cheveux au vent de Bretagne, les pieds dans le sable et les yeux dans du bleu. </div><br /><div align="justify">Je vous retrouve avec un grand plaisir sur cet espace à mon retour de VACANCES!! </div>AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-54104148429692497132010-07-03T23:10:00.002+02:002010-07-03T23:12:23.876+02:00Si la cour du mouton est sale, ce n'est pas au porc de le dire- Florent Couao-Zotti<div style="text-align: justify;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-KCJX49ZCOtbGboZvqXGarHIUBMzxHev9V83aPBEIBGaA1kvjKOGdviwBeONEQdruX8awzVFltdOY6G-Ytk8JJ_Hq-q9aOBzR8LWZOhcWFz3nSuTfNt0uRxvtJEHtoiEC8vdIkQ1HWRE/s1600/9782268068909.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5483096633156118898" style="display: block; margin: 0px auto 10px; width: 201px; height: 320px; text-align: center;" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-KCJX49ZCOtbGboZvqXGarHIUBMzxHev9V83aPBEIBGaA1kvjKOGdviwBeONEQdruX8awzVFltdOY6G-Ytk8JJ_Hq-q9aOBzR8LWZOhcWFz3nSuTfNt0uRxvtJEHtoiEC8vdIkQ1HWRE/s320/9782268068909.jpg" border="0" /></a> Une valise bourrée de cocaïne, une autre pleine de petites coupures, de jolies filles,<br />"<span style="font-style: italic;">des chéries-foutoir. Trois étoiles. Des gueules d'avaleuses de torche. Nées semble-t-il, pour s'offrir à la criée publique et satisfaire les gratouilles et les démangeaisons mâles</span>" p8<br />un détective privé plutôt loser, des flics corrompus, un libanais trafiquant de toutes sortes. Et enfin, la ville de Cotonou, grouillante, bruyante:<br /><span style="font-style: italic;">"Cotonou, ville trait dans la chaîne des capitales ouest-africaines, coincée entre son désir de prendre son envol vers son avenir et so souci de s'adonner à son passé colonial et à ses dieux voduns. Cotonou, ou Cototrou, ville surtout oublieuse du monde"</span>. p99<br />Voici déjà tous les ingrédients d'un bon polar. Et pourtant l'intrigue et les personnages sont ici secondaires. Ce qui prime, c'est l'écriture, la langue, la gouaille de l'auteur béninois qui nous surprend, nous fait rire et nous mène par le bout du nez durant ces 198 pages. Nous découvrons avec délices les termes très imagés du Bénin "issus du parler populaire", les proverbes, tous plus savoureux les uns que les autres. J'ai peu de référence en la matière mais je pense en le lisant à Chester Himes mais aussi aux premiers films de Quentin Tarentino. On ne s'attache à aucun personnage, aucun d'entre eux ne trouve grâce à nos yeux. Ils sont tous aussi corrompus, aussi fourbes les uns que les autres. Totalement dépourvus d'humanité (d'ailleurs l'auteur les compare souvent à des animaux) ils nous paraissent irréels et leurs actes, au lieu de nous horrifiés nous font alors parfois presque sourire.<br />J'ai donc beaucoup apprécié ce polar. Son titre m'avait déjà attiré dans la liste que proposait <a href="http://encresnoires.blogspot.com/search?updated-max=2010-04-24T11%3A28%3A00%2B02%3A00&max-results=7/">"Encres noires"</a> et le billet très enthousiaste de <a href="http://lissdanslavalleedeslivres.blogspot.com/2010/05/si-la-cour-du-mouton-est-sale-ce-nest.html">"Liss"</a> avait fini par me convaincre de m'y lancer.<br />Alors peut-être à votre tour!<br /><br />"Si la cour du mouton est sale, ce n'est pas au porc de le dire" de Florent Couao-Zotti.<br />Editions Le Serpent à Plumes, 2010. 198 pages.</div>AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-73053350468954218772010-04-17T21:44:00.008+02:002010-04-17T22:07:41.865+02:00Un poème de Sylvia Plath: "Lettre d'amour"<div align="justify">Pas facile de formuler ce que tu as changé pour moi.<br />Si je suis en vie maintenant, j'étais alors morte,<br />Bien que, comme une pierre, sans que cela ne m'inquiète,</div><div align="justify">Et je restais là sans bouger selon mon habitude.<br />Tu ne m'as pas simplement une peu poussée du pied, non-<br />Ni même laissé régler mon petit oeil nu<br />A nouveau vers le ciel, sans espoir, évidemment,<br />De pouvoir appréhender le bleu, ou les étoiles.<br /></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify">Ce n'était pas çà. Je dormais, disons : un serpent<br />Masqué parmi les roches noires telle une roche noire<br />Se trouvant au milieu du hiatus blanc de l'hiver -<br />Tout comme mes voisines, ne prenant aucun plaisir<br />A ce million de joues parfaitement ciselées<br />Qui se posaient à tout moment afin d'attendrir<br />Ma joue de basalte. Et elles se transformaient en larmes,<br />Anges versant des pleurs sur des natures sans relief,<br />Mais je n'étais pas convaincue. Ces larmes gelaient.<br />Chaque tête morte avait une visière de glace.<br />Et je continuais de dormir, repliée sur moi-même.</div><div align="justify">La première chose que j'ai vue n'était que de l'air</div><div align="justify">Et ces gouttes prisonnières qui montaient en rosée,<br />Limpides comme des esprits. Il y avait alentour<br />Beaucoup de pierres compactes et sans aucune expression.<br />Je ne savais pas du tout quoi penser de cela.<br />Je brillais, recouverte d'écailles de mica,<br />Me déroulais pour me déverser tel un fluide<br />Parmi les pattes d'oiseaux et les tiges des plantes.<br />Je ne m’y suis pas trompée. Je t'ai reconnu aussitôt.<br /></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify">L'arbre et la pierre scintillaient, ils n'avaient plus d'ombres.<br />Je me suis déployée, étincelante comme du verre.</div><div align="justify">J'ai commencé de bourgeonner tel un rameau de mars :<br />Un bras et puis une jambe, un bras et encore une jambe.<br />De la pierre au nuage, ainsi je me suis élevée.<br />Maintenant je ressemble à une sorte de dieu<br />Je flotte à travers l'air, mon âme pour vêtement,<br />Aussi pure qu'un pain de glace. C'est un don.</div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify">"Lettre d'amour" de Sylvia Plath</div><div align="justify"><em>in "</em>Arbres d'hiver" précédé de "la Traversée"</div><div align="justify">Traduction de Françoise Morvan et Valérie Rouzeau</div><div align="justify">Poésie Gallimard- 1999</div>AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-31913428527958918092010-04-14T21:42:00.016+02:002010-04-14T22:19:03.039+02:00Les femmes du braconnier - Claude Pujade-Renaud<div align="justify"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhoSpta9-i-99F_XIWXOyBsbHzxGVsC4SFkRg3AGh1Ogc2Z5sgScDGEdm2SjSuRv13j45d0ut5ONxGT5g_lYIVVN7GJU4SSfYwd5S4hKEUVCAGijGTVlKJ684yRFDsFsRK_y6yPLiOtZ5g/s1600/9782742788491%5B1%5D.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5460089872563001314" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 157px; CURSOR: hand; HEIGHT: 298px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhoSpta9-i-99F_XIWXOyBsbHzxGVsC4SFkRg3AGh1Ogc2Z5sgScDGEdm2SjSuRv13j45d0ut5ONxGT5g_lYIVVN7GJU4SSfYwd5S4hKEUVCAGijGTVlKJ684yRFDsFsRK_y6yPLiOtZ5g/s320/9782742788491%5B1%5D.jpg" border="0" /></a> Les deux premiers chapitres du roman, courts, définissent déjà très bien la personnalité des protagonistes principaux de ce roman: Sylvia Plath et Ted Hughes, alors deux jeunes poètes: "<em>l'homme aux allures de bûcheron</em>" est au zoo de Regent's park et s'arrête devant le jaguar, " <em>ils se regardent longuement</em>". Il écrira alors, "les <em>poèmes sont des animaux qu'il faut traquer et capturer</em>"; Sylvia Plath monte, sans le maîtriser, un bel étalon. Le cheval se lance au galop, s'emballe, mais la jeune femme s'accroche désespérément et tient bon contre toute attente. Cette folle chevauchée restera un grand moment de la vie de la jeune femme. Les deux artistes se rencontrent ensuite lors d'une fête étudiante très arrosée. Ils se plaisent immédiatement et commencent alors, très vite, une vie à deux; une vie trépidante, faite de voyages, de maisons à la campagne, d'enfants mais aussi une vie d'écriture, de poésies, de créations partagées ou solitaires. Le couple se fait bientôt remarquer dans le milieu littéraire et force l'admiration de son entourage. Cependant, Ted Hughes met fin à ce bonheur, en débutant une liaison amoureuse avec Assia Wevill, elle-même poète.<br /><br /><div align="justify">J'ai vraiment apprécié la lecture de ce roman de Claude Pujade-Renaud. Il ne s'agit pas d'un récit proprement dit. Nous suivons l'histoire de ce trio amoureux par les voix, les correspondances des membres de leur entourage: la mère de Sylvia, les voisins, une concierge, des amis etc... A chaque personnage, un chapitre très court. Beaucoup de rythme donc dans ce texte dont la réussite tient aussi de la personnalité vraiment étonnante, passionnante et complexe de ces artistes et notamment de S. Plath, qualifiée de bipolaire:</div><br /><div align="justify"></div><div align="justify">"<em>Chez cette jeune femme alternent, étonnamment proches , la glaciation- tout se fige, paysage lunaire, gel mortifère - et l'éruption volcanique. Comme si la lave de l'inconscient était là, très proche, prête à crever la croûte de surface, à se répandre, brûlant et ravageant sur son passage</em>." p98</div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Ce texte propose aussi une réflexion sur l'écriture, le besoin d'écrire. Nous assistons à la création d'une oeuvre littéraire directement en lien, imbriquée dans la vie de l'artiste. Plaisir de l'écriture, qui ne suffira pas à guérir S. Plath de ses nombreux tourments:</div><br /><div align="justify">"<em>Vous savez, je l'ai compris depuis peu: écrire ne sert à rien. je veux dire, ne protège pas contre le désespoir ou la dépression. je l'ai cru, lorsque j'avais dix-huit ans ou vingt ans. plus maintenant. Non, écrire ne guérit de rien. On recoud la plaie au fil des mots, on enfouie le mal sous l'écorce du langage. la plaie se referme ligneuse. en-dessus, çà s'enkyste. ou çà suppure</em>".<br /></div><div align="justify">Un beau texte, une belle écriture qui offre une ouverture intéressante sur les oeuvres de ces trois poètes. </div><br /><div align="justify">"Les femmes du braconnier" de Claude Pujade-Renaud.</div><div align="justify">Editions Actes Sud 2010- 347 pages.</div></div>AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-67748113509677647982010-03-20T19:32:00.006+01:002010-03-20T19:45:15.434+01:00Ce blog a déjà un an!Eh oui, voilà déjà un an que je publiais avec un grand plaisir mon premier billet sur "le boulevard périphérique" d'Henry Bauchau.<br />Je salue et remercie tous ceux qui sont passés par ici, laissant ou non un commentaire.<br />A très bientôt par ici!AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com10tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-6714289082952700882010-02-28T14:17:00.022+01:002010-02-28T20:35:46.812+01:00L'autofictif - Eric Chevillard<div align="justify"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQSV9l5_6CprsNeeaMvroN0-EvH8U95CCLPvouo7b7EEXM5XvFz5i9_KFSYSB-lk14JsERiUf9GgAow6C7otnJLuv5J5J96T-w0zkiOEyCV5KlgjjFdnUYtWXJvzcNICC2T39S6iGlQ8k/s1600-h/l'autofictif.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5443283846069224882" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 219px; CURSOR: hand; HEIGHT: 320px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQSV9l5_6CprsNeeaMvroN0-EvH8U95CCLPvouo7b7EEXM5XvFz5i9_KFSYSB-lk14JsERiUf9GgAow6C7otnJLuv5J5J96T-w0zkiOEyCV5KlgjjFdnUYtWXJvzcNICC2T39S6iGlQ8k/s320/l'autofictif.jpg" border="0" /></a>Mon amie Aline qui me connaît bien, m'a offert ce livre. Bonne idée.</div><div align="justify">Eric Chevillard est un écrivain et, pour se "distraire" de l'écriture laborieuse d'un roman en cours, décide de commencer un blog qu'il appelle "L'autofictif". Il écrit alors une chronique quotidienne, une sorte de journal, débuté en septembre 2007, que l'on trouve publié ici. 3 phrases percutantes, brèves, pleine d'humour, nous donnent chaque jour à voir parfois un peu de son quotidien, de sa vie personnelle: la naissance de sa fille Agathe, ses questions sur l'écriture, sur son statut d'écrivain. </div><div align="justify">"<em>Je trouve mes idées en marchant, puis en courant pour vite les rapporter chez moi, je les perds</em>."(p200)</div>"<em>Nous écrivons pour quelques âmes soeurs et quelques frères éparpillés dans l'espace et dans le temps, mais l'espace nous est mesuré et le temps nous est compté. Je suis ce frère à chaque instant foudroyé</em>." (p26)<br /><div align="justify">"<em>Evidemment, j'aurais pu être le père d'Ernestine ou de Louisa, c'eût été bien aussi, pas de quoi se plaindre, Ernestine ou Louisa , il eût été injuste de ne pas les accueillir cordialement, mais enfin, c'est tout de même autre chose, me semble-t-il, d'être le père d'Agathe</em>" (p164) </div><div align="justify">Mais E. Chevillard se lance aussi dans des délires étonnants et réjouissants:</div><div align="justify">"<em>Un crocodile te mange le pied? Va vite! Tu n'as que quelques secondes pour te montrer en société avec ce beau soulier</em>" (p169)</div><div align="justify">et très bien vus:</div><div align="justify">"<em>Rien de tel qu'une bonne lime à ongles pour arrondir ses fins de moi</em> "(p56)<br /></div><div align="justify">L'auteur nous dit "ne rien s'interdire", pour notre plus grand plaisir. Et biensûr, devenue totalement accro, j'attends donc maintenant sa chronique quotidienne sur son blog qui se poursuit <a href="http://l-autofictif.over-blog.com/">ici</a></div><br /><div align="justify"></div><div align="justify">"L'autofictif" d'Eric Chevillard</div><div align="justify">"Journal 2007-2008"</div><div align="justify">Editions de l'Arbre Vengeur" -2009- 251 pages</div>AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-64388805749116903252010-02-19T22:09:00.028+01:002010-02-20T11:05:30.065+01:00Les âmes soeurs - Valérie Zenatti<div align="justify"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2muFxuS0flDyP8zyrnIXo4qeNmVbg6yHUsKNJNb97aS1y8CA01bvp-jiF0fu4d1G5RgtHoX5WK8ld8mUYrUlehtjGAcstAEmepUgbqzIPlDx7cgMZB9BuxQqRaBQW4V-BeecokSIETT0/s1600-h/les+%C3%A2mes+soeurs.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5440065271814287346" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 216px; CURSOR: hand; HEIGHT: 320px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2muFxuS0flDyP8zyrnIXo4qeNmVbg6yHUsKNJNb97aS1y8CA01bvp-jiF0fu4d1G5RgtHoX5WK8ld8mUYrUlehtjGAcstAEmepUgbqzIPlDx7cgMZB9BuxQqRaBQW4V-BeecokSIETT0/s320/les+%C3%A2mes+soeurs.jpg" border="0" /></a>Après une journée intense, les trois jeunes enfants couchés, la vaisselle terminée, Emmanuelle se retrouve dans sa cuisine pour un moment de bonheur, plongée dans la lecture d'un bon livre.</div><div align="justify">"<em>Enveloppée par l'obscurité et le silence de la nuit, elle avait le sentiment de revenir à elle. On cessait de bourdonner à son approche pour lui réclamer mille et une choses. Son esprit endolori pouvait enfin se détendre</em>"(p12).</div><div align="justify">En préparant toute sa petite famille, le lendemain matin, pour l'école et le travail, elle repense à sa lecture de la veille: "<em>Elle n'avait qu'une hâte: retrouver le livre, se sentir absorbée par lui, reprendre sa place dans cette vie secrète et intense où tout lui était possible, où tout était vivable</em>" (p41).</div><div align="justify">Elle décide alors de faire l'école buissonnière, de ne pas se rendre à son travail et de s'accorder une journée de répit, de plaisir pour suivre l'héroïne de son roman, Lila Kovner. Nous suivons donc en parallèle les vies bien différentes des deux femmes: les quelques heures de liberté de la mère de famille et celle de L. Kovner, journaliste, photographe de guerre.</div><br /><div align="justify"></div><div align="justify">J'ai lu rapidement ce roman de V. Zenatti dont l'écriture est très fluide et légère. L'auteur est manifestement plus à l'aise dans la description du quotidien de la mère de famille dans laquelle je me suis parfois retrouvée. Elle y parle aussi d'amour, d'amitié, du temps qui passe et qui nous échappe et du plaisir de lire que nous connaissons tous ici. </div><div align="justify">Un livre que j'ai lu donc sans déplaisir mais qui ne me laissera pas un grand souvenir.</div><br /><div align="justify"></div><div align="justify">Un clin d'oeil à Aline pour cette lecture partagée.<br /><br />"Les âmes soeurs" de Valérie Zenatti</div><div align="justify">Editions de l'Olivier, 2010- 172 pages.</div>AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-79992587786080897962010-02-14T22:53:00.008+01:002010-02-15T10:09:59.091+01:00Sorj Chalandon - Mon traître<div align="justify"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi6L-4igmljyC66Q74DQ_8MZcCyKJPE8vi1g5EFGCjQu6pGB7FJZ-mwhsmK5eUIHI_H2QRe-TLRX7gwKESWACbs1p_QS7wAkKxjlplGZhmt-V66NdBBio1-y1ieMSyDG75WHIGGSEvGs-8/s1600-h/Mon+tra%C3%AEtre.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5438220886635878178" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 240px; CURSOR: hand; HEIGHT: 240px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi6L-4igmljyC66Q74DQ_8MZcCyKJPE8vi1g5EFGCjQu6pGB7FJZ-mwhsmK5eUIHI_H2QRe-TLRX7gwKESWACbs1p_QS7wAkKxjlplGZhmt-V66NdBBio1-y1ieMSyDG75WHIGGSEvGs-8/s320/Mon+tra%C3%AEtre.jpg" border="0" /></a> C'est dans le début des années 70 qu'Antoine, le narrateur, jeune luthier, travaillant à Paris "rencontre" l'Irlande du Nord lors d'une discussion avec un client violoniste. Ce dernier possède une photo de James Connolly, figure emblématique du combat des irlandais du Nord, collée dans l'étui de son violon. Par simple curiosité, sur un coup de tête, Antoine décide de se rendre à Dublin pour fêter ses 30 ans. Il est immédiatement sensible à l'atmosphère de ses quartiers et aux difficultés de la vie de ses habitants:<br />" <em>Pourquoi ces rues? Je ne sais pas. J'aimais leur pauvreté, ce silence de froid gris. J'aimais aussi les figures que je croisais. Des visages durs. Des regards perdus. Des cheveux sombres et roux. Des étoffes râpées, des manteaux trop amples et des chaussures molles</em>." (p40)<br />Et c'est par hasard, qu'il fait la connaissance de Jim et Cathy, membres de l'IRA, qui l'accueillent tout naturellement et très chaleureusement à boire un thé dans leur maison. Peu à peu, après plusieurs allers-retours, Antoine apprend à connaître leur misère, leurs malheurs et leur combat auquel il prend part. La rencontre de Tyrone Meehan, un des leader du Sinn Féin, sera pour lui déterminante. Il devient, en effet pour lui, un personnage phare de son Irlande du Nord, un héros, mais aussi un ami, un père. Nous comprenons cependant, rapidement, que ce même Tyrone est aussi celui qu'il appelle "Mon traître".<br /></div><div align="justify">L'auteur Sorj Chalandon a été journaliste pendant plusieurs années au journal "Libération" et a effectué de nombreux reportages sur l'Irlande du Nord. Il a lui aussi bien connu les républicains irlandais et leur combat. Il relate dans "Mon traître" plus de trente ans de leur histoire mais aussi celle plus particulière de Denis Donaldson, qui fut pendant 20 ans un espion à la solde des anglais.<br />Comme dans son roman <a href="http://anndekerbu.blogspot.com/search/label/Chalandon%20Sorj/">"La légende de nos pères"</a>, sorti récemment, j'ai beaucoup aimé le style de Sorj Chalandon. J'apprécie les phrases courtes, directes et incisives, les mots justes. Il y parle aussi du mensonge, de ce qui finalement définit réellement un homme, de ses actions face aux épreuves et dans les combats. On retrouve aussi la chaleur et l'importance des amitiés masculines, "des copains".<br /></div><div align="justify">Pour connaître un peu plus l'auteur, une émission de France Inter à réécouter <a href="http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/eclectik_dim/index.php/">ici</a></div><div align="justify"></div><div align="justify">"Mon traître" de Sorj Chalandon </div><div align="justify">Editions Grasset, 2007- 275 pages</div>AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-85119243715682698232010-01-16T21:23:00.020+01:002010-01-16T22:35:29.116+01:00Pete Fromm - Indian Creek<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpATQkH_AWJexptoM44SbVCcofWNJ2C3YulevkvFD1U_PnVmt-p22rScBeMGzv_lXZBTQXgvHNjBnuGScx7P5yp0hY4x1debkCDsv5qgZHMAMJV4kdTkDD_azLmcL4lb9U1KdcmI0Sn0M/s1600-h/indian+creek+(3).jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5427454367671744210" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 320px; CURSOR: hand; HEIGHT: 320px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpATQkH_AWJexptoM44SbVCcofWNJ2C3YulevkvFD1U_PnVmt-p22rScBeMGzv_lXZBTQXgvHNjBnuGScx7P5yp0hY4x1debkCDsv5qgZHMAMJV4kdTkDD_azLmcL4lb9U1KdcmI0Sn0M/s320/indian+creek+(3).jpg" border="0" /></a> Voici un roman sans prétention que j'ai pris un grand plaisir à lire. <div><br /><div align="justify">Il s'agit du récit d'une aventure vécue par l'auteur dans les Montagnes Rocheuses du Montana alors qu'il n'avait qu'une vingtaine d'années. C'est par un concours de circonstances que le jeune Pete va se voir attribuer un travail de sept mois à Indian Creek, un lieu inhabité et totalement isolé du monde pendant l'hiver à cause de la neige. Ce travail consiste à surveiller de la mi-octobre à la mi-juin deux millions et demi d'oeufs de saumons implantés dans un bras de rivière. Notre héros n'a aucune idée de ce qu'est la vie en pleine nature en montagne, sans aucune expérience si ce n'est la lecture passionnée de romans d'aventures des trappeurs du Grand Nord. </div><div align="justify">Les premières pages, très drôles, nous décrivent la "préparation" de Pete à cette grande aventure alors qu'il est étudiant en Biologie animale à l'Université du Montana. Totalement inconscient, il passe ses nuits à fêter son départ et ce n'est que quelques jours avant de partir qu'il se décide à faire quelques achats rudimentaires, aidés par son ami Rader, un passionné de chasse. Il sera ensuite débarqué sur son lieu de campement par deux gardes forestiers et c'est totalement terrifié qu'il débute son séjour.</div><div align="justify">Nous suivons alors le jeune homme au cours des différentes périodes de son aventure, sa difficile adaptation au froid, à la neige, la solitude. Puis nous apprenons avec lui à aimer cette nature initialement hostile, les bêtes sauvages qui viennent rôder près de son campement, élans, puma, coyotes..., Et finalement, nous regrettons avec lui l'arrivée du printemps et ses touristes du week-end venus chasser l'ours.</div><br /><div align="justify"></div><div align="justify">Une lecture vivifiante! qui m'a donné envie de me plonger dans d'autres histoires de cette collection "Nature Writing" des éditions Gallmeister. </div><br />"Indian Creek. Un hiver au coeur des Rocheuses" de Pete Fromm<br />Editions Gallmeister, 2006<br />Traduction Denis Lagae-Devoldère<br />Titre original: Indian Creek chronicles", 1993<br />266 pages</div>AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-29772556689462793912010-01-01T11:39:00.004+01:002010-01-01T11:43:51.017+01:00BONNE ANNEE 2010!!!A tous ceux qui passent par ici, je souhaite une très heureuse année 2010!<br />A très bientôt pour des échanges enrichissants sur nos lectures!AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-19949053203805292402009-12-20T21:25:00.026+01:002010-07-20T23:25:14.767+02:00Chez nous - Marilynne Robinson<div align="justify"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWLYEBpg6nIpHsvPUDhO-S3a8o3eQzd0IkaoRW56k5kB15InjHXmYbm59Fy3dpqE1QQVVOZYIq2C1imW3WPe7LKMwOfPuFoNTf-sh5UA02D5ghXV8-VGQafXLjtyXb7r3sUU6dBPbYYDA/s1600-h/9782742785483_157.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5417417881152128386" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 157px; CURSOR: hand; HEIGHT: 298px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWLYEBpg6nIpHsvPUDhO-S3a8o3eQzd0IkaoRW56k5kB15InjHXmYbm59Fy3dpqE1QQVVOZYIq2C1imW3WPe7LKMwOfPuFoNTf-sh5UA02D5ghXV8-VGQafXLjtyXb7r3sUU6dBPbYYDA/s320/9782742785483_157.jpg" border="0" /></a> Nous revoici à <a href="http://anndekerbu.blogspot.com/search/label/Robinson%20Marilynne">Gilead</a>, petite ville de l'Iowa, qui fut aussi le titre du précédent roman de Marilynne Robinson. L'auteur nous faisait alors part des réflexions du révérend Ames, vieillissant, écrivant une longue lettre pleine d'amour pour son jeune fils de 7 ans. Dans la dernière partie du récit, Ames apprenait le retour de Jack Boughton, le fils de son voisin et ami, alors qu'il avait quitté, fui, la maison familiale vingt ans auparavant suite à un évènement difficile. Il s'agissait du retour tant attendu et surprenant de l'enfant prodigue.<br /><br />Dans "Chez nous", nous assistons aussi au retour de Jack mais cette fois-ci du point de vue des Boughton. Il y a là, le père, ancien pasteur presbytérien, malade et très faible et sa fille, Glory, petite dernière de la fratrie de 8 enfants. Glory a bientôt 40 ans, elle est revenue pour s'occuper de son père mourant. Elle a quitté son travail d'enseignante et a subi aussi une grande déception amoureuse. Jack fut un garçon difficile, menteur, voleur, solitaire, en éternelle souffrance, devenu alcoolique. Et malgré tout, il fut le fils préféré. Ce sont donc deux enfants, adultes maintenant mais paumés qui viennent chercher refuge dans la maison familiale. </div><br /><div align="justify">Dans ce livre merveilleux, l'auteur prend son temps pour nous décrire l'arrivée de Jack, mal à l'aise, malheureux, honteux. Les trois personnages s'observent, s'épient, s'apprivoisent. On veut à tous prix éviter les sujets qui blessent. Glory et son père craignent un nouveau départ, une nouvelle fuite. Alors, les pas de Jack dans les escaliers sont écoutés, Glory passe dans sa chambre pour vérifier que ses affaires sont encore là lorsqu'il tarde à revenir d'une promenade. Et puis, l'ambiance se fait plus douce et chaleureuse. Le frère et la soeur se retrouvent souvent dans la cuisine, autour d'un café. Les langues se délient. Ils se confient l'un à l'autre avec souvent des petites pointes d'humour, d'autodérision qui leur permettent de dédramatiser les évènements douloureux qu'ils ont vécus l'un et l'autre. Mais aussi, peu à peu, le père cherche à savoir. Il culpabilise, il accuse. Qu'est-ce qui s'est passé? Quelles erreurs ont été commises pour que cet enfant ne se sentent pas à sa place dans cette famille? </div><div align="justify">L'auteur nous fait part avec une grande intelligence de l'extraordinaire complexité des relations humaines mais aussi, en se penchant sur la vie de Jack, de la difficulté de vivre lorsque l'on ne se sent pas appartenir à une communauté, exclu. </div><div align="justify">Un livre très émouvant, emprunt d'une grande mélancolie, avec des personnages attachants que l'on a du mal à quitter. L'auteur le termine par une ouverture positive vers l'avenir qui nous laisse penser qu'elle nous mènera de nouveau à Gilead. Je l'espère déjà.</div><br /><div align="justify">"Chez nous" de Marilynne Robinson</div><div align="justify">Titre original: "Home", 2008, chez Farrar, straus & Giroux.</div><div align="justify">Actes Sud, 2009 traduit par Simon Baril</div><div align="justify">446 pages</div><div align="justify">Prix UK Orange Prize 2009 </div>AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-48397383811219507472009-12-13T20:40:00.024+01:002009-12-15T21:04:10.302+01:00Le grand Quoi - Dave Eggers<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhh3FInbKgwH3eBftZC376bbYkCmnHTb1A4PP5O-15wYsCEACa65k7K_l7vhJqSjD1h_T5vH8D_08CCd_T7Id45hJZFLH9IsQFSpEckO5Go03o0sILgYvsDgohZWOt9uGjnqWC_Z0O5DwE/s1600-h/le+grand+quoi.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5414808244303251778" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 178px; CURSOR: hand; HEIGHT: 250px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhh3FInbKgwH3eBftZC376bbYkCmnHTb1A4PP5O-15wYsCEACa65k7K_l7vhJqSjD1h_T5vH8D_08CCd_T7Id45hJZFLH9IsQFSpEckO5Go03o0sILgYvsDgohZWOt9uGjnqWC_Z0O5DwE/s320/le+grand+quoi.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify">J'ai vraiment apprécié "L'énigme du retour" de Dany Laferrière qui a obtenu cette année le Prix Médicis. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas trop hésité à me lancer dans la lecture de "Le grand Quoi" de Dave Eggers, le Prix Médicis du roman étranger.<br /><br />Dave Eggers a recueilli puis retranscrit le témoignage de Valentino Achak Deng dont la vie terrible, mouvementée, dramatique, en fait un personnage extraordinairement romanesque.<br /><br />Valentino est d’origine soudanaise et vit à Atlanta depuis plusieurs années. Il commet l'erreur d'ouvrir son appartement alors qu'une jeune femme frappe à sa porte. Il se retrouve face à 2 voleurs particulièrement agressifs qui le bâillonnent et le ligotent afin de lui voler toutes ses affaires. A partir de cet épisode violent, Valentino se remémore les différents évènements sanglants qu'il a vécus lors de la guerre civile soudanaise. A 8 ans, alors qu'il habite un petit village du nom de Marial Bai au sud du Soudan, Valentino est contraint de fuir précipitamment en laissant derrière lui les membres de sa famille, au cours d'une attaque de cavaliers arabes, les Murahaleen. Nous le suivons ensuite, avec tout un groupe d'enfants que l'on appellera "les enfants perdus", traversant à pied déserts et marécages, en direction de l'Ethiopie. Il sera rejoint par des milliers de personnes, fuyant la guerre civile et qui constitueront le camp de réfugiés de Pinyudo. Notre narrateur nous mène ensuite vers les camps du Kénya où il séjournera pendant plus de dix ans, puis dans son voyage vers les Etats-Unis. </div><br /><div align="justify">Valentino est encore très jeune mais il a déjà vécu une vie en enfer, frôlant la mort des dizaines de fois, assistant à celle de ses proches, amis, famille, autant de fois et dans des circonstances vraiment terribles. Il s'agit ici d'un récit, très simplement écrit mais particulièrement émouvant. Par de nombreux allers-retours entre sa vie actuelle et ses souvenirs en Afrique, il nous fait part de sa difficulté de vivre aux Etats-Unis où il doit subir pauvreté, affronts racistes mais aussi du réconfort que lui apportent les rapports chaleureux avec ses compatriotes, exilés comme lui, et ses amours. Le livre comporte plus de 600 pages avec aussi parfois malheureusement quelques longueurs. Sa lecture vaut surtout, à mon sens, pour sa première partie où l'on retrouve Valentino, alors enfant vivant heureux avec ses parents au Soudan puis basculant soudainement vers les horreurs de la guerre civile.<br /><br />"Le grand Quoi" de Dave Eggers<br />Editions Gallimard 2009 - 624 pages<br />Titre original: "What is the what"</div>AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-687325370266234082009-12-02T20:36:00.016+01:002009-12-02T22:07:59.821+01:00James Lee Burke - Dans la brume électrique<div align="justify"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbWb2cP1RNlIod_c8zTpW2_xbmaNAb8F0uj2nc2bbiIYqZyQy2yJbWlZfFDWOyYearK68lapilshUgFxJms9q6dl9l2cxu96TVSWhlj1Vc1e76DH62YAQirGVc1GW-v6GJSNpMNmHsPb8/s1600-h/Dans+la+brume+%C3%A9lectrique.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5410727015349775122" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 198px; CURSOR: hand; HEIGHT: 300px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbWb2cP1RNlIod_c8zTpW2_xbmaNAb8F0uj2nc2bbiIYqZyQy2yJbWlZfFDWOyYearK68lapilshUgFxJms9q6dl9l2cxu96TVSWhlj1Vc1e76DH62YAQirGVc1GW-v6GJSNpMNmHsPb8/s320/Dans+la+brume+%C3%A9lectrique.jpg" border="0" /></a> Cherry LeBlanc, une jeune fille de dix-neuf ans a été violée et sauvagement assassinée dans les quartiers sud de New Iberia en Louisianne. Julie Balboni, un grand truand notoire, dealer, proxénète, originaire de la ville est de retour pour suivre le tournage d'un film qu'il finance. Un corps momifié d'un noir, enchaîné, est retrouvé dans le marais. Dave Robicheaux, adjoint des services du shérif, ne ménage pas sa peine pour résoudre ces différentes affaires qui viennent perturber les habitants de sa paroisse bien tranquille à l'ordinaire. Il sera bientôt rejoint par l'agent spécial Gomez, une jeune recrue du FBI. </div><div align="justify">Nous sommes dans le sud de la Louisianne: ambiance tropicale près du bayou, moustiques, odeur de pourriture, de poisson, sueur... </div><br /><div align="justify">"<em>L'odeur qui rappelait les relents lourds, grisâtres et salés d'un cadavre de rat en train de pourrir, s'accrochait à la chaleur du jour, et la nuit, portée par le vent, pénétrait les moustiquaires...</em> "p29</div><br /><div align="justify">L'atmosphère est glauque et lourde et renforce le malaise ressenti par notre héros vite empêtré dans tout un tas de problèmes insolubles.</div><div align="justify">La couverture du livre l'illustre bien. Nous sommes en Amérique! Gros bras, gros calibres, méchants à volonté, dialogues bien salés. Je me suis facilement laissée embarquer par ce polar de J. Lee Burke.<br /></div><div align="justify">Et c'est <a href="http://antigonehc.canalblog.com/archives/2009/11/20/15870155.html">Antigone</a> qui m'a donné envie de le lire</div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify">"Dans la brume électrique" de James Lee Burke</div><div align="justify">Rivages/Noir 480 pages<br />Titre original: "In the electric mist with confederate dead" Hyperion books 1992 </div>AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-46594267586911656892009-11-25T22:27:00.011+01:002010-01-10T20:33:50.925+01:00Sorj Chalandon - La légende de nos pères<div align="justify"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgd7jePbGkMh-ovusbQAmH3b1U5AvlJcMxEWpc8Zh_uq_XbozRIZhvs9lD3T1ZE8Cs5gBACSCDuQrZe3yxvYydeW5kBttPLfmvbBeEdiORN7YJ3f1u7i5dTZKdes9cyWRae3z0KQbz73QQ/s1600/la+l%C3%A9gende+de+nos+p%C3%A8res.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5408157567337576018" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 202px; CURSOR: hand; HEIGHT: 320px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgd7jePbGkMh-ovusbQAmH3b1U5AvlJcMxEWpc8Zh_uq_XbozRIZhvs9lD3T1ZE8Cs5gBACSCDuQrZe3yxvYydeW5kBttPLfmvbBeEdiORN7YJ3f1u7i5dTZKdes9cyWRae3z0KQbz73QQ/s320/la+l%C3%A9gende+de+nos+p%C3%A8res.jpg" border="0" /></a>Le récit débute par un enterrement. Un enterrement dans le froid, la grisaille du Nord. Le narrateur enterre son père, un ancien résistant, un homme simple et discret.<br />"<em>Ce héros sans lumière, ce résistant, ce brave, ce combattant dans son coin d'ombre</em>" (p22).<br />Beaucoup de regrets lors de ce triste jour mais le plus grand est d'être passé à côté de la vie de cet homme, pas du papa mais du père.<br />"<em>J'avais manqué mon père, mais il ne m'avait pas aidé non plus. La paix l'avait rendu à la vie simple, aux souvenirs de peu de mots. Il se mêlait rarement aux célébrations communes. Il commémorait à regret. Il avait trouvé la guerre terrible, et la Libération injuste</em>."(p23)<br /></div><div align="justify"></div><div align="justify">Le narrateur, ancien journaliste à la Voix du Nord, est devenu par hasard un "<em>biographe familial</em>". Il écoute puis retranscrit par ses mots le récit de la vie des gens désireux de transmettre à leur descendance leurs souvenirs, des anecdotes de leur existence, qui prennent finalement l'apparence d'un livre. Un jour, une jeune fille mystérieuse, Lupuline, aux chaussures rouges, vient lui commander la biographie de son père. Elle aimerait que les histoires merveilleuses et passionnantes qu'il lui racontait dans son enfance soient retranscrites. Il s'agit essentiellement de récits d'épisodes de la Résistance qui ont fait de ce père, un Héros. Le narrateur voit là une chance de rattraper sa propre histoire et accepte de rencontrer le vieil homme et de l'écouter.<br /></div><div align="justify">S. Chalandon m'a immédiatement emporté dans cette histoire familiale. Le thème de la transmission me touche. Les phrases sont courtes, percutantes. L'auteur aime trouver les mots justes pour décrire au plus près ses personnages. Il cherche les rides, les regards, les mains qui se croisent. Le récit se déroule à Lille, lors de la canicule de 2003 et nous percevons très bien la chaleur qui se fait de plus en plus oppressante sur les corps, sur l'atmosphère de l'appartement, alors que les questions du narrateur se font incisives et dérangeantes. </div><div align="justify">J'ai beaucoup apprécié ce livre.<br /><br />"La légende de nos pères" de Sorj Chalandon</div>Editions Grasset 2009 - 254 pagesAnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-20907547951639421282009-11-21T21:51:00.006+01:002009-11-22T09:14:55.372+01:00Du temps pour lire...<div align="justify">C'est sûr, elle arrive à chaque fois, fatalement, la question. La question est: "Qu'est-ce qu'on fait ce week-end???" Aïe!! Ce serait bien parfois de pouvoir répondre: "on s'installe bien confortablement dans le canapé, et on lit toute la journée..., OK toute l'après-midi...". </div>AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-19596725889052085122009-11-07T13:50:00.037+01:002009-11-18T09:56:10.082+01:00Yanvalou pour Charlie - Lyonel Trouillot<div align="justify"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvCjSLON7nD9gP75KDYTuFIbBcrCHkdCvJO8H6ZCw5QFPjZt9VRvDudI8vhg990ijgAwoxcL8KTJDsMkZ2V1_qm0f3QDsr_L2EjYns1PFJH7qV4kuD_awLLmjcr32-VtFzR4fQ_wEO3aM/s1600-h/Yanvalou+pour+Charlie.JPG"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5401343956964323890" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 240px; CURSOR: hand; HEIGHT: 320px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvCjSLON7nD9gP75KDYTuFIbBcrCHkdCvJO8H6ZCw5QFPjZt9VRvDudI8vhg990ijgAwoxcL8KTJDsMkZ2V1_qm0f3QDsr_L2EjYns1PFJH7qV4kuD_awLLmjcr32-VtFzR4fQ_wEO3aM/s320/Yanvalou+pour+Charlie.JPG" border="0" /></a> C'est la lecture d'un échange intéressant entre Dany Laferrière et Lyonel Trouillot, publié il y a quelques temps par le blog <a href="http://encresnoires.blogspot.com/2009/10/paroles-decrivains-haitiens.html">"Encres noires"</a>, qui m'a donné envie de lire "Yanvalou pour Charlie" à la suite de <a href="http://anndekerbu.blogspot.com/2009/10/dany-lafferiere-lenigme-du-retour.html">"l'Enigme du retour"</a>. Les deux écrivains haïtiens abordent la vie en Haïti par deux approches totalement différentes mais qui se complètent. Alors que l'écriture poétique de D. Lafferière permet d'adoucir la dure réalité haïtienne, nous la prenons en pleine figure chez L. Trouillot.</div><br /><div align="justify">Charlie, un jeune garçon de la rue à Port-au-Prince, débarque en détresse dans la vie de Mathurin D. Saint-Fort pour lui demander de l'aide. Ce dernier, brillant avocat, est originaire du même petit village que Charlie mais a cherché à gommer tout ce qui représente sa vie antérieure, jusqu'à son nom. Il a réussi à se construire une vie sans vie, bien calfeutrée, sans plaisir mais aussi sans heurt, sans émotion, sans blessure.</div><br /><div align="justify">"<em>Depuis mon départ du village, j'ai toujours joué pour moi. Et je jouerai toujours pour moi. C'est comme çà. Je suis comme çà. Les expériences n'ont pour moi aucune valeur en soi. Je ne retiens des évènements et des rencontres que la somme des procédés de construction de soi et d'autoprotection qui pourront m'être utiles. Je ne saigne jamais du coeur et j'ai rompu depuis longtemps avec les douleurs affectives. C'est plus simple</em>." (p22)<br /></div><div align="justify"> </div><div align="justify">L'arrivée de Charlie va bien entendu très rapidement faire basculer cet édifice qu'il s'était construit peu à peu en le replongeant dans la rue, la pauvreté, la violence mais aussi la solidarité, et les relations humaines passionnelles. Il va se retrouver dans cet enfant, ne sachant plus parfois si les propos qu'il rapporte viennent de lui ou de Charlie.</div><br /><p align="justify">"<em>Le premier jour, voilà ce que tu as dit. Tu as dit aussi de te pardonner, que tu n'avais pas le choix. Je crois que tu l'as dit, mais je n'ai pas de certitude. Cette partie-là, je ne sais plus si elle est de moi ou si elle est de toi. Si je l'ai lue dans tes yeux sans que tu la prononces. Ou si je l'ai inventée, après. Aujourd'hui je n'arrive pas toujours à distinguer mes mots des tiens. Il me semble que nous avons marché en nous tenant la main pour traverser beaucoup de choses</em>."(p62)</p><p align="justify">Nous retrouvons comme chez D. Laferrière l'opposition à Port-au-Prince entre les quartiers des riches, aseptisés, sur les hauteurs, loin des centres villes et ceux des pauvres dans les bas-fonds, la boue, le bruit des autres. Mais nous sommes ici parfois très malmené par L. Trouillot qui nous fait partager la dure réalité des laissés-pour-compte. Malgré tout, ce livre nous délivre finalement un message d'espoir, d'amour, par le biais d'une correspondance entre Mathurin et une femme qu'il aime depuis toujours.<br /><br />"Yanvalou pour Charlie" de Lyonel Trouillot<br />Edition Actes Sud- 2009<br />175 pages<br /></p>AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-59874713582680495492009-10-13T20:53:00.022+02:002009-10-13T22:00:46.402+02:00La liste des 100 livres préférés des français<div align="justify"><span style="font-family:arial;">Une liste des 100 livres préférés des français circule beaucoup en ce moment sur la blogosphère. Elle est issue d'un ancien sondage paru dans </span><a href="http://www.lire.fr/enquete.asp/idC=47403"><span style="font-family:arial;">"Lire"</span></a><span style="font-family:arial;">. </span></div><div align="justify"><a href="http://gangoueus.blogspot.com/2009/10/la-liste-en-question.html"><span style="font-family:arial;">"Gangoueus"</span></a><span style="font-family:arial;"> et </span><a href="http://lissdanslavalleedeslivres.blogspot.com/"><span style="font-family:arial;">Liss</span></a><span style="font-family:arial;"> m'ont donné envie de la présenter moi aussi. Avec, en rouge, les livres que j'ai lus. </span></div><div align="justify"><span style="font-family:arial;">J'avoue que pour un grand nombre, je conserve très peu de souvenirs de leur lecture. Difficile de dire quels sont mes préférés car les goûts évoluent. Cependant ceux qui m'ont le plus marqués lors de leur lecture sont: "Germinal", "la nuit des temps", "le meilleur des mondes", "la peste", "l'écume des jours", "les raisins de la colère", "Pour qui sonne le glas", "Cent ans de solitude", "Le deuxième sexe". </span></div><div align="justify"><span style="font-family:arial;">Apparaissent dans cette liste, mes grandes lacunes des "classiques".</span></div><div align="justify"><span style="font-family:arial;"></span></div><div align="justify"><span style="font-family:arial;">1. La Bible</span></div><div align="justify"><span style="font-family:arial;">2. Les Misérables de Victor Hugo<br /><span style="color:#ff0000;"><strong>3. Le petit prince d'Antoine de Saint-Exupéry</strong><br /><strong>4. Germinal d'Emile Zola</strong><br /></span>5. Le Seigneur des anneaux de J.R.R. Tolkien<br />6. Le rouge et le noir de Stendhal<br /><strong><span style="color:#ff0000;">7. Le grand Meaulnes d'Alain-Fournier</span></strong><br />8. Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne<br />9. Jamais sans ma fille de Betty Mahmoody<br /><span style="color:#ff0000;"><strong>11. La gloire de mon père de Marcel Pagnol</strong><br /><strong>12. Le journal d'Anne Frank</strong><br /><strong>13. La bicyclette bleue de Régine Deforges</strong><br /><strong>14</strong>. <strong>La nuit des temps de René Barjavel</strong><br /><strong>15</strong>. <strong>Les oiseaux se cachent pour mourir de Colleen Mc Cullough</strong><br /><strong>16</strong>. <strong>Dix petits nègres d'Agatha Christie</strong><br /></span>17. Sans famille d'Hector Malot<br /><strong><span style="color:#ff0000;">18. Les albums de Tintin de Hergé</span></strong><br />19. Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell<br /><span style="color:#ff0000;"><strong>20. L'Assommoir d'Emile Zola</strong><br /><strong>21. Jane Eyre de Charlotte Bronte</strong><br /><strong>22. Dictionnaires Petit Robert, Larousse</strong><br /><strong>23. Au nom de tous les miens de Martin Gray</strong><br /></span>24. Le comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas<br />25. La cité de la joie de Dominique Lapierre<br /><span style="color:#ff0000;"><strong>26. Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley</strong><br /><strong>27. La peste d'Albert Camus</strong><br /></span>28. Dune de Frank Herbert<br /><span style="color:#ff0000;"><strong>29. L'Herbe Bleue d'Anonyme</strong><br /><strong>30. L'étranger d'Alber Camus</strong><br /><strong>31. L'écume des jours de Boris Vian</strong><br /><strong>32. Paroles de Jacques Prévert</strong><br /><strong>33. L'alchimiste de Paulo Coelho</strong><br /><strong>34. Les Fables de Jean La Fontaine</strong><br /><strong>35. Le Parfum de Patrick Suskind</strong><br /><strong>36. Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire</strong><br /><strong>37. Vipère au poing d'Hervé Bazin</strong><br /><strong>38. Belle du Seigneur d'Albert Cohen</strong><br /><strong>39. Le Lion de Joseph Kessel</strong></span><br />40. Huit-Clos de Jean-Paul Sartre<br />41. Candide de Voltaire<br />42. Antigone de Jean Anouilh<br /><span style="color:#ff0000;"><strong>43. Les lettres de mon moulin d'Alphonse Daudet</strong><br /></span>44. Premier de cordée de Roger Frison-Roche<br />45. Si c'est un homme de Primo Levi<br /><strong><span style="color:#ff0000;">46. Les Malheurs de Sophie de la Comtesse de Ségur</span></strong><br />47. Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne<br /><span style="color:#ff0000;"><strong>48. Les fourmis de Bernard Werber</strong><br /><strong>49. La Condition Humaine d'André Malraux</strong><br /></span>50. Les Rougon-Macquart d'Emile Zola<br />51. Les rois maudits de Maurice Druon<br /><strong><span style="color:#ff0000;">52. Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand</span></strong><br />53. Les Hauts de Hurlevent d'Emily Bronte<br />54. Madame Bovary de Gustave Flaubert<br /><span style="color:#ff0000;"><strong>55. Les Raisins de la Colère de John Steinbeck</strong><br /><strong>56. Le Château de ma mère de Marcel Pagnol</strong></span><br />57. Voyage au centre de la Terre de Jules Verne<br />58 La Mère de Pearl Buck<br />59. Le pull-over de Gilles<br />60. Mémoires de guerre de Charles de Gaulle<br /><strong><span style="color:#ff0000;">61. Des grives aux loups de Claude Michelet</span></strong><br />62. Le Fléau de Stephen King<br />63. Nana d'Emile Zola<br />64. Les petites filles modèles de la Comtesse de Ségur<br /><span style="color:#ff0000;"><strong>65. Pour qui sonne le glas d'Ernest Hemingway</strong><br /><strong>66. Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez</strong><br /></span>67. Oscar et la Dame Rose d'Eric-Emmanuel Schmitt<br />68. Robinson Crusoé de Daniel Defoe<br />69. L'île mystérieuse de Jules Verne<br />70. La Chartreuse de Parme de Stendhal<br /><span style="color:#ff0000;"><strong>71. 1984 de Georges Orwell</strong><br /><strong>72. Croc-Blanc de Jack London</strong><br /><strong>73. Regain de Jean Giono</strong><br /></span>74. Notre-Dame de Paris de Victor Hugo<br />75. Et si c'était vrai de Marc Levy<br /><strong><span style="color:#ff0000;">76. Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline</span></strong><br />77. Racines d'Alex Haley<br /><span style="color:#ff0000;"><strong>78. Le père Goriot d'Honoré de Balzac</strong><br /><strong>79. Au Bonheur des Dames d'Emile Zola</strong><br /></span>80. La Terre d'Emile Zola<br />81. La nausée de Jean-Paul Sartre<br />82. Fondation d'Isaac Asimov<br /><strong><span style="color:#ff0000;">83. Le vieil homme et la mer d'Ernest Hemingway</span></strong><br />84. Louisiane de Maurice Denuzière<br /><span style="color:#ff0000;"><strong>85. Bonjour Tristesse de Françoise Sagan</strong><br /><strong>86. Le Club des cinq d'Enid Blyton</strong></span><br />87. Vent d'Est, Vent d'Ouest<br /><strong><span style="color:#ff0000;">88. Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir</span></strong><br />89. Les cavalier de Joseph Kessel<br />90. Jalna de Mazo de la Roche<br /><span style="color:#ff0000;"><strong>91. J'irai cracher sur vos tombes de Boris Vian</strong><br /><strong>92. Bel-Ami de Guy Maupassant</strong></span><br />93. Un sac de billes de Joseph Joffo<br />94. Le pavillon des cancéreux d'Alexandre Soljenitsyne<br />95. Le désert des Tartares de Dinon Buzzati<br />96. Les enfants de la terre de Jean M.Auel<br />97. La 25ème heure de Virgil Gheorghiu<br />98. La Case de l'Oncle Tom de H. Beecher-Stowe<br />99. Les Thibault de Roger Martin du Gard<br />100. Le silence de la mer de Vercors </span></div>AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-6859680408613722507.post-5711962749697850512009-10-07T20:46:00.018+02:002009-11-17T22:16:27.294+01:00L'énigme du retour - Dany Laferrière<div align="justify"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5389931626205577362" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 320px; CURSOR: hand; HEIGHT: 240px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSH2cG6xiDp03Z6lti0LOb9dZeQLB3IJcNefoGXzvhuixFk1azqHEvRWCcsAugwmEK_cwzX5Vg2ItXiyHhNXBTG428EAjO8r5kurB0rPohsFJ5xRNQMHcx6bs6P75ocGVq08f93dnUsWc/s320/141-4173_IMG.JPG" border="0" />Voici un livre dont il est très difficile de passer à côté en ce moment. Alain Mabanckou sur son blog et l'interview de Dany Laferrière dans "La grande librairie" m'ont vraiment donné envie d'en faire l'acquisition et de m'y plonger sans attendre. Je n'ai pas été déçue.</div><br /><div align="justify"></div><div align="justify">Exilé depuis une trentaine d'années à Montréal, le narrateur/auteur natif de Port-au Prince, apprend le décès de son père. Il décide alors de retourner au pays, en Haïti, où vivent encore sa mère, sa soeur et son neveu dans lequel il se retrouve au même âge. </div><div align="justify"></div><div align="justify">Peu d'actions dans ce livre, le narrateur nous fait part de ses sentiments lors de son voyage du Grand Nord vers New-York où a vécu son père lui aussi en exil depuis de nombreuses années, puis vers Port-au-Prince. Le récit se présente en deux parties "<em>lents préparatifs de départ</em>" et "<em>le retour</em>". Un "en avant" vers un "en arrière". Nous passons cependant très lentement d'un endroit à un autre, d'une époque à l'autre, sans véritables ruptures dans l'état d'esprit du narrateur visiblement déboussolé. Cherchant sa place, désenchanté, mal partout, dans le Grand Froid, dans le Chaud, étranger:</div><div align="justify"></div><div align="justify">"<em>Arrivé au nord, il m'a fallu me défaire</em></div><div align="justify"><em>de toute la réalité du sud</em></div><div align="justify"><em>qui me sortait par les pores.</em></div><div align="justify"><em>J'ai mis trente-trois ans pour m'adapter</em></div><div align="justify"><em>à ce pays d'hiver où tout est si différent</em></div><div align="justify"><em>de ce que j'avais connu auparavant.</em></div><br /><div align="justify"><em>De retour dans le sud après toutes ces années</em></div><div align="justify"><em>je me retrouve dans la situation de quelqu'un</em></div><div align="justify"><em>qui doit réapprendre ce qu'il sait déjà</em></div><div align="justify"><em>mais dont il a dû se défaire en chemin</em>" p127</div><br /><p align="justify">Puis peu à peu, le ton change. Imperceptiblement, les sentiments se font plus doux, le propos plus positif. L'auteur rencontre les membres de sa famille, ses anciens amis, des artistes peintres, et réussit de nouveau à être touché par la beauté de ce qui l'entoure, par les plaisirs simples: nager dans une eau fraîche, manger du poisson dans un guinguette au toit de chaume près de la mer, discuter avec sa mère sur la galerie...</p><p align="justify">Il s'agit bien ici d'un récit sur les problèmes liés à l'exil mais de nombreux autres thèmes y sont abordés: les problèmes en Haïti, la pauvreté, la force des femmes, figures stables et courageuses de son histoire...<br />Un livre que je prendrais plaisir à relire, à feuilleter. Où je reviendrais piocher ici où là, au hasard, les beautés de l'existence.</p><p align="justify">"L'énigme du retour" de Dany Laferrière</p><p align="justify">Editions Grasset 2009. 300 pages.<br /></p><p align="justify"><br /><br /></p>AnnDeKerbuhttp://www.blogger.com/profile/03304216400787817270noreply@blogger.com10