Pierre, photographe à Paris, débarque au Kenya pour récupérer le corps de son père, mort dans de mystérieuses circonstances. Il ne l’a vu qu’une seule fois auparavant alors qu’il avait 13 ans et connaît donc très peu de choses de sa vie. Ses premiers contacts avec les lieux sont ceux de la majorité des touristes mais peu à peu Pierre s’immerge dans le pays, apprend à le connaître et à l’aimer.
Par de très courts chapitres, l’auteur insère dans son récit la description de destins tragiques de kenyans soumis à l’exploitation de grandes firmes internationales, de blancs désabusés, souvent parachutés dans ce pays et venant y vivre leur spleen et leurs échecs. Passé et présent s’entremêlent grâce à la voix des « Nous autres » qui se manifestent parfois dans le récit et qui viennent doucement souffler sur l’épaule de Pierre. Ce sont les témoins du passé, les esprits bienveillants des ancêtres :
Par de très courts chapitres, l’auteur insère dans son récit la description de destins tragiques de kenyans soumis à l’exploitation de grandes firmes internationales, de blancs désabusés, souvent parachutés dans ce pays et venant y vivre leur spleen et leurs échecs. Passé et présent s’entremêlent grâce à la voix des « Nous autres » qui se manifestent parfois dans le récit et qui viennent doucement souffler sur l’épaule de Pierre. Ce sont les témoins du passé, les esprits bienveillants des ancêtres :
« …, depuis le temps, et dans cette nuit du Kenya, nous veillons sur les morts et sur nos descendants, sur les bantous qui jadis s’en allèrent vers la côte, il y de çà bien deux mille deux cents ans, sur les colons arabes et les colons persans, sur les nomades nilotiques, sur les portugais et même sur les anglais ». *1
Comme un fil rouge dans le roman nous suivons aussi en parallèle la construction de la voie ferrée qui relie Mombasa au lac Victoria. Voie ferrée, source de souffrances pour les travailleurs venant des quatre coins du monde pour la construire mais qui sera finalement empruntée par Pierre lors d’un moment de bonheur.
Ce n’est pas un Kenya de cartes postales, Parcs nationaux et safaris, que nous présente ici S. Audeguy mais un pays de misère, de bidonvilles, de fer rouillé, de pollution, de discothèques sordides, de prostituées fatiguées. Cependant l’auteur nous fait aimer ce pays en nous contant aussi l'histoire de beaux personnages, croyant à leur bonne étoile et qui a force d’obstination et d’amour réussissent à trouver le bonheur et la sérénité.
La particularité du style de l'auteur que j'apprécie beaucoup, vient du fait qu'il ne nous livre pas les pensées, la psychologie des différents personnages. Il décrit les faits, leurs actions. Il est neutre. Nous devenons donc, comme les mystérieux "Nous autres", nous aussi de simples spectateurs bienveillants des différents destins qui nous sont racontés.
La particularité du style de l'auteur que j'apprécie beaucoup, vient du fait qu'il ne nous livre pas les pensées, la psychologie des différents personnages. Il décrit les faits, leurs actions. Il est neutre. Nous devenons donc, comme les mystérieux "Nous autres", nous aussi de simples spectateurs bienveillants des différents destins qui nous sont racontés.
« Ici et là des chemins de terre rouge montent vers la large route. Des hommes et des femmes, le vêtement impeccable, la démarche élégante, s’avancent vers cette route et leurs pieds sont nus, ils tiennent à la main leurs chaussures. Dans le froid et le silence sortant des bidonvilles et des vallées humides, ils prennent leur place dans la file de ceux qui descendent vers la ville, et bientôt ils traversent le parc Uhuru, ils se rincent les pieds à de mornes fontaines, enfilent leurs chaussures et s’en vont travailler. Pendant une semaine, Pierre se promène, sans autre boussole que le hasard. »*2
Un très bon roman.
*1 : p29
*2: p121
Un clin d'œil à Aline pour cette lecture partagée.
« Nous autres » de Stéphane Audéguy
Gallimard- 2009
253 pages.
*1 : p29
*2: p121
Un clin d'œil à Aline pour cette lecture partagée.
« Nous autres » de Stéphane Audéguy
Gallimard- 2009
253 pages.
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