Une valise bourrée de cocaïne, une autre pleine de petites coupures, de jolies filles,
"des chéries-foutoir. Trois étoiles. Des gueules d'avaleuses de torche. Nées semble-t-il, pour s'offrir à la criée publique et satisfaire les gratouilles et les démangeaisons mâles" p8
un détective privé plutôt loser, des flics corrompus, un libanais trafiquant de toutes sortes. Et enfin, la ville de Cotonou, grouillante, bruyante:
"Cotonou, ville trait dans la chaîne des capitales ouest-africaines, coincée entre son désir de prendre son envol vers son avenir et so souci de s'adonner à son passé colonial et à ses dieux voduns. Cotonou, ou Cototrou, ville surtout oublieuse du monde". p99
Voici déjà tous les ingrédients d'un bon polar. Et pourtant l'intrigue et les personnages sont ici secondaires. Ce qui prime, c'est l'écriture, la langue, la gouaille de l'auteur béninois qui nous surprend, nous fait rire et nous mène par le bout du nez durant ces 198 pages. Nous découvrons avec délices les termes très imagés du Bénin "issus du parler populaire", les proverbes, tous plus savoureux les uns que les autres. J'ai peu de référence en la matière mais je pense en le lisant à Chester Himes mais aussi aux premiers films de Quentin Tarentino. On ne s'attache à aucun personnage, aucun d'entre eux ne trouve grâce à nos yeux. Ils sont tous aussi corrompus, aussi fourbes les uns que les autres. Totalement dépourvus d'humanité (d'ailleurs l'auteur les compare souvent à des animaux) ils nous paraissent irréels et leurs actes, au lieu de nous horrifiés nous font alors parfois presque sourire.
J'ai donc beaucoup apprécié ce polar. Son titre m'avait déjà attiré dans la liste que proposait "Encres noires" et le billet très enthousiaste de "Liss" avait fini par me convaincre de m'y lancer.
Alors peut-être à votre tour!
"Si la cour du mouton est sale, ce n'est pas au porc de le dire" de Florent Couao-Zotti.
Editions Le Serpent à Plumes, 2010. 198 pages.
"des chéries-foutoir. Trois étoiles. Des gueules d'avaleuses de torche. Nées semble-t-il, pour s'offrir à la criée publique et satisfaire les gratouilles et les démangeaisons mâles" p8
un détective privé plutôt loser, des flics corrompus, un libanais trafiquant de toutes sortes. Et enfin, la ville de Cotonou, grouillante, bruyante:
"Cotonou, ville trait dans la chaîne des capitales ouest-africaines, coincée entre son désir de prendre son envol vers son avenir et so souci de s'adonner à son passé colonial et à ses dieux voduns. Cotonou, ou Cototrou, ville surtout oublieuse du monde". p99
Voici déjà tous les ingrédients d'un bon polar. Et pourtant l'intrigue et les personnages sont ici secondaires. Ce qui prime, c'est l'écriture, la langue, la gouaille de l'auteur béninois qui nous surprend, nous fait rire et nous mène par le bout du nez durant ces 198 pages. Nous découvrons avec délices les termes très imagés du Bénin "issus du parler populaire", les proverbes, tous plus savoureux les uns que les autres. J'ai peu de référence en la matière mais je pense en le lisant à Chester Himes mais aussi aux premiers films de Quentin Tarentino. On ne s'attache à aucun personnage, aucun d'entre eux ne trouve grâce à nos yeux. Ils sont tous aussi corrompus, aussi fourbes les uns que les autres. Totalement dépourvus d'humanité (d'ailleurs l'auteur les compare souvent à des animaux) ils nous paraissent irréels et leurs actes, au lieu de nous horrifiés nous font alors parfois presque sourire.
J'ai donc beaucoup apprécié ce polar. Son titre m'avait déjà attiré dans la liste que proposait "Encres noires" et le billet très enthousiaste de "Liss" avait fini par me convaincre de m'y lancer.
Alors peut-être à votre tour!
"Si la cour du mouton est sale, ce n'est pas au porc de le dire" de Florent Couao-Zotti.
Editions Le Serpent à Plumes, 2010. 198 pages.
Etrange ! Pourquoi ton billet a-t-il retenu mon attention, alors que j'avais vu celui de Liss sans y prendre garde. Sans doute parce que quand je vais chez elle, je cherche autre chose que ce genre littéraire. Je le dis franchement : "j'aime pas les polars !" Oui, j'ai tenu à le dire sur le ton enfantin pour mieux exprimer mon éloignement du genre. Le dernier que j'ai lu et dont j'ai fait un commentaire sur mon blog (je ne sais plus le titre)tient au fait que les protagonistes sont noirs. Mais puisque les africains plongent dans le polar, je suis curieux de découvrir ce dont ils sont capables. Ton billet est clair et net !
RépondreSupprimerC'est curieux, j'avais posté un commentaire hier soir, je veux dire dimanche vers deux heures du matin, mais je vois que j'ai dû faire une mauvaise manip puisqu'il n'apparaît pas !J'exprimais ma joie de vous relire, chère Anne. Si je ne vous rencontrais pas ici ou là sur la toile, je me serais inquiétée de cette "absence", comme vous l'aviez fait pour moi l'année dernière, mais comme je vous savais présente sur la toile, alors j'attendais tranquillement l'heure de venir goûter une nouvelle lecture ici.
RépondreSupprimerHeureuse que ce roman ait trouvé grâce à vos yeux. Merci pour le clin d'oeil et aussi d'avoir réussi à séduire St-Ralph.
Tu vois, St-Ralph, tu es cerné de tous côtés : partout des articles te guettent, des lectures t'attendent, : si ce n'est chez Gangoueus, ce sera chez Anne ou chez Liss. Mais j'ose croire que tu es un captif heureux.
@St-Ralph: Oui, je peux très bien comprendre le "j'aime pas les polars". Cependant, il existe tellement de styles différents dans ce genre que vous devriez certainement trouver au moins un auteur qui trouve grâce à vos yeux. Peut-être F. Couao-Zotti? Pour ma part, j'apprécie les polars car l'intrigue se déroule souvent dans les milieux urbains et populaires. On visite les quartiers de l'intérieur. Bon, je dois dire que F. Couao-Zotti ne m'a pas vraiment donner envie de visiter Cotonou malgré tout.
RépondreSupprimerJ'ai cherché en vain sur votre blog le polar dont vous aviez fait un commentaire! ?
@Liss Effectivement, je ne suis pas peu fière d'avoir réussi à attirer St Ralph par ici!
Ravie de vous retrouver aussi!
Ce Couao-Zotti a décidément bonne presse :o)
RépondreSupprimerMerci pour ce commentaire qui donne envie!
Le seul roman policier que j'ai lu récemment (?) est de Donna Leon. Il s'agit de "De sang et d'ébène". Je promets que je chercherai à savoir comment les africains se débrouillent dans ce genre littéraire.
RépondreSupprimer